Êtes-vous sous l’influence d’un parent toxique ?
Nos parents font généralement de leur mieux pour nous éduquer mais parfois, sous couvert de bonnes intentions, leur influence peut s’avérer toxique…
Il est difficile d’accepter et de conscientiser que l’éducation de nos parents ait des répercussions négatives sur notre construction et notre épanouissement personnel. Souvent à son insu, le parent toxique crée chez l’enfant des schémas comportementaux destructeurs, une sorte de prison psychique et affective qu’il est difficile de quitter. Si vous lisez ces lignes, c’est que le sujet ne vous est pas totalement inconnu.
Un parent toxique, qu’est-ce que c’est ?
Un parent devient toxique lorsque le lien que nous entretenons avec ce parent influence négativement sur notre vie, nos choix, nos comportements. À la différence du parent maltraitant, le parent toxique est souvent convaincu que tout ce qu’il fait est pour notre bien. Il est rarement question d’un manque d’amour de sa part, bien que l’expression de cet amour soit souvent inapproprié. C’est d’ailleurs sa propre histoire et l’éducation qu’il a lui-même reçue qui le pousse dans ses agissements. Or, sur le long terme, le comportement du parent toxique laisse insidieusement des traces indélébiles.
Si vous avez un doute quant à la qualité de votre relation avec vos parents , voici quelques questions auxquelles vous pouvez essayer de répondre très sincèrement :
– Agissez-vous en fonction de ce que penserait ce parent ?
– Craignez-vous ce parent et son jugement ?
– Appelez-vous ce parent en permanence pour qu’il vous donne son avis ou son aval sur chaque aspect de votre vie ?
– Votre parent s’immisce-t-il régulièrement dans votre vie en vous donnant son avis sur tout, même lorsque vous ne lui demandez rien ?
– Avez-vous la sensation de vivre sous le poids de ce parent, de ses croyances, de son éducation ?
– Est-ce que le choix de votre métier a été insufflé par votre parent ? Vous êtes-vous déjà dit que si vous vous étiez écouté, vous auriez choisi un métier différent ?
– Avez-vous la sensation que votre parent utilise le chantage affectif pour obtenir votre présence, votre attention ou pour vous culpabiliser (avec des phrases du genre « tu m’appelles que quand tu as besoin de moi » alors que la veille vous lui avez donné des nouvelles…) ?
– Votre cercle amical vous a-t-il soumis l’idée que votre parent était trop intrusif, très strict, rigide ou émotionnellement instable ?
– Avez-vous le sentiment de combler le manque affectif de votre parent ? A-t-il tendance à tout miser sur vous et à vous mettre inconsciemment la pression ?
– Vous sentez-vous étouffé par votre parent ? A-t-il tendance à vous surprotéger ou au contraire à vous dénigrer ?
Si vous pouvez répondre positivement à certaines de ces questions, il est probable que vous vivez ou avez vécu une relation toxique avec votre parent.
Quelques exemples de parents toxiques
Un parent peut-être toxique de différentes façons. En voici quelques profils :
– Le parent sur-protecteur : enfant votre parent vous couvait comme une poule protège son oeuf. Il vous voyait comme une chose fragile, prête à se briser à tout moment. Vous avez donc grandi sous cloche, tout était décidé pour vous : les cours de piano, le club d’échec, le professeur particulier de maths… Malheureusement, même si ça partait d’un bon sentiment, vous avez commencé à manquer d’air.
– Le parent castrateur : de souvenir, tout ce que vous faites depuis votre plus jeune âge n’est jamais assez bien. Vos notes n’étaient jamais assez bonnes, vous ne vous teniez jamais suffisamment droit, vous étiez trop gros(se) ou trop maigre… Bref, à ses yeux vous n’êtes qu’un incapable indigne d’intérêt. Or avec le temps vous vous rendez bien compte que contrairement à ce qu’il vous a fait croire, vous n’êtes pas totalement dénué(e) de qualités.
– Le parent rigide/autoritaire : à la maison c’est pire qu’au camp militaire. Il y a des règles très strictes et attention à celui qui tente de les transgresser. L’éducation se fait à la baguette. Votre parent n’est pas un tendre et il vous a suffisamment répété que c’était lui qui commandait. Les pleurs c’est pour les chochottes, la tendresse pour les fiottes. Mais vous voyez bien que ses règles ne sont pas toujours justes et que vous vivez sous un régime totalitaire. Alors que vous, au fond, vous n’aspirez qu’à pouvoir vous affirmer et exprimer ce que vous êtes vraiment.
– Le parent intrusif (souvent les mères célibataires avec leur fils): vous venez de souffler vos 30 bougies et votre mère vous appelle encore tous les jours pour savoir si vous avez bien mangé, bien dormi, si votre conjointe n’est pas rentrée trop tard hier soir, si les enfants ont fait leurs devoirs, si vous êtes dispo pour le repas du dimanche, si vous avez besoin qu’elle repasse votre chemise… En gros, c’est la mère pot de colle dont le rêve absolu est que vous retourniez vivre chez elle avec femme et enfants. Sauf que votre femme commence à accuser le coup et qu’avec votre vie bien remplie, ses coups de fils quotidiens deviennent de plus en plus étouffants et oppressants.
– Le parent dépressif (souvent la mère) : vous avez toujours ressenti que votre parent était triste, fragile et que sa vie n’était pas à la hauteur de ses aspirations. Vous êtes d’ailleurs à ses yeux sa plus grande réussite et sa plus grande fierté. Elle vous a toujours dit que vous étiez le plus beau, le plus fort, le plus intelligent (ou « la » si vous êtes une fille). Alors, pour lui faciliter la vie et lui faire plaisir, vous avez toujours été facile, adorable, serviable. Vous avez endossé(e) le rôle d’infirmier(e) très jeune. Mais force est de constater que vous vous êtes oublié(e) en chemin et que tous vos choix sont fonction du bien-être de votre parent et rarement du votre.
– le parent manipulateur : souffrant d’une blessure narcissique, le parent manipulateur a besoin que son entourage familial lui soit soumis. En cas de rébellion, il va utiliser le chantage ou jouer la carte de la culpabilité (« je me sacrifie pour vous et c’est comme ça que vous me le rendez ? »). C’est d’ailleurs en réalité un radin notoire qui ne donne rien sans contre-partie. Il tient une ardoise qu’il est prêt à ressortir pour vous remémorer tout ce qu’il a fait pour vous (même des choses qui tiennent de l’obligation parentale). Dans une fratrie, il peut faire du favoritisme pour créer des tensions entre ses enfants et n’hésite pas à vous lancer une remarque acerbe pour assoir sa supériorité. Le parent manipulateur vous répète que c’est lui qui décide, point. Conséquence : votre estime et votre confiance en vous sont proche du néant.
Comment sortir du lien toxique avec son parent ?
Une fois la toxicité du lien reconnue, il est indispensable de mettre en place une stratégie pour prendre du recul avec son parent. C’est le seul moyen pour retrouver l’accès à son vrai Moi, étouffé et abîmé par le parent toxique. Or, le lien étant depuis longtemps fermement établi, le parent va faire de la résistance aux changements qu’il observera chez vous. Il faudra donc tenir un positionnement ferme, même face aux tentatives de culpabilisation dont il va user et abuser.
Si vous avez réussi à ouvrir les yeux et que vous aspirez désormais à retrouver votre liberté, c’est probablement qu’une personne proche vous a aidé à vous ouvrir les yeux. N’hésitez pas à lui demander son soutien durant la période de sevrage. Elle pourra vous rassurer sur le fait que les reproches dont votre parent vous accable ne sont que l’expression de sa souffrance face à votre émancipation. Vous pouvez également faire appel à un thérapeute pour vous accompagner dans cette épreuve délicate.
Dans les cas les plus complexes (un parent manipulateur par exemple), il peut-être bénéfique pour vous de couper temporairement les ponts avec votre parent. Prenez d’abord le temps de vous retrouver et de guérir vos blessures (peur de l’abandon, mauvaise estime de soi…). Il est fort probable que de belles choses vous arrivent pendant cette période. En effet, l’influence d’un parent toxique est souvent source d’échecs personnels. Pour vous parler de mon propre cas, mon père est sorti de ma vie il y a presque 2 ans maintenant. Son éducation autoritaire et rigide était en contradiction avec mon épanouissement personnel. La vie m’a facilité les choses à travers un événement qui a fini de m’ouvrir complètement les yeux. Il était évident que la relation avec mon père était toxique. Cette évidence m’a beaucoup peiné s’agissant de mon propre père. Je ne vous cache pas que j’ai eu quelques mois difficiles. Le formatage étant encore présent, je passais par des phases de culpabilité sachant au fond que je n’avais rien à me reprocher. Puis j’ai rencontré un thérapeute qui m’a confirmé que j’étais victime, et non coupable, des exigences mon père. Il m’a dit qu’il était temps que je me concentre sur moi parce que ma vie avait été suffisamment gâchée et compliquée par son influence nocive. Dès lors, tout a pris un nouveau tournant. J’ai pu enfin m’épanouir sentimentalement et retrouver la confiance qui me manquait pour oser faire le métier qui me passionne.
Si vous souffrez du lien toxique entretenu par un de vos parents, je vous souhaite sincèrement de trouver le courage d’y mettre fin. Si vous avez besoin de conseils ou de retours par rapport à ma propre expérience, n’hésitez pas, je me ferai un plaisir de vous répondre 😉
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Sophie Chérif
Le blog de Sophie me permets d’écrire des articles sur des sujets qui me passionnent et qui j’espère vous seront utiles.
Je vous souhaite une bonne lecture !
Bonjour sophie, mon concubin manque de confiance en lui et est émotionnellement instable. En plus d’être terriblement malade des organes digestifs à cause de l’angoisse et d’une alimentation très médicamentée toute sa jeunesse.
Aujourd’hui Il pète les plombs durant plusieurs jours si quelqu’un s’en prend méchamment à son égo. Ça met le bordel dans notre couple parceque cela me prend à parti et je n’ai pas vraiment la possibilité de faire agir mes opinions.
De mon côté, j’observe les comportements téléphoniques de ses parents, qui font tout comme si de rien n’était depuis qu’on est ensembles (6 ans) (« coeur, amour, gouzi-gouzi, amour-amour-amour »)
et j’ai envie de les baffer pour ça.
Ils savent très bien qu’il est fragile, et en profitent pour remettre une couche d’amour par dessus.
Mon conjoint sait qu’ils sont responsables (son éducation) mais refuse de le leur mettre dans la gueule, il dit avoir essayé une fois (psy et prise en charge de son état de santé et discussion avec ses parents) et que cela lui a fait trop de mal de les voir en mal eux.
Aujourd’hui je désespère de l’aider avec d’autres soluces (sport, randonnée, déménagement au loin dans la nature, un job sur-mesure, une oreille attentive…) mais je crains que cela ne serve à rien car rien n’a changé dans son coeur. Il est toujours angoissé et supporte hyper mal l’injustice. Pendant que ses parents nous envoient des coeurs 😅 et des photo « love » de son enfance avec eux. Je te dis qu’ils le savent mais ignorent. J’ai envie qu’ils nous oublient pour qu’il puisse devenir un homme bien.
Pourrais tu me donner ton opinion ou tes conseils stp? Sont ils si responsables que j’ai envie de le penser ? Comment dois agir face à ça ? Peut il se construire malgré des sms quasi journaliers ? Si tu as le temps et l’envie bien sûr.
Bonjour. Je ne me permettrais pas de te donner mon opinion car c’est compliqué de se faire une idée sur la simple base d’un commentaire. Mais une chose est sûre, la démarche doit venir de ton conjoint. On ne peut pas forcer les gens même si ça nous désole parce qu’on voit bien que la situation n’est pas la meilleure pour la personne en question… Il doit faire son propre cheminement pour peut-être réussir un jour se positionner face à ses parents. De ton côté, tu peux lui suggérer des pistes, semer des graines. Et pourquoi pas voir de ton côté ce qui se joue pour que tu n’es plus autant de colère sur le sujet (on sent que c’est lourd pour toi). Je te souhaite une belle journée. Sophie
Bonjour sophie,
Je suis en periode de sevrage avec ma mere toxique, j´aimerais bien en parler avec toi si cela est possible.
merci
Melissa
Bonsoir,
Je viens de lire votre article. Il a fallu faire une très grosse dépression à 45 ans pour comprendre que mon père est une personne toxique (manipulateur affectif). J’ai toujours essayé de faire le maximum de moi pour essayer d’obtenir l’amour de mon père que je viens de comprendre n’arrivera jamais. J’ai toujours eu peur de ce que pouvait penser les autres de moi, une grande culpabilité et un manque de confiance en moi énorme. Je suis un perfectionniste et maintenant, je fais de mon mieux.
Bonne fin de soirée et encore merci pour ce belle article !
Bonjour. N’hésitez pas a essayer la kinésiologie qui fonctionne très bien pour couper les liens toxiques et retrouver son libre-arbitre. Je vous souhaite un bon cheminement vers la liberté. Bien à vous ! Sophie
Bonjour. Moi cest une tante avec son mari sans enfants. Ils comptent sur moi pour m’occuper d’eux en faisant des allusions . Ils veulent vivre à l’ancienne, étant donné que je nai pas d’enfants non plus, ils pensent que jai le temps pour eux quand ils seront dépendants. Allusion à faire le ménage, la lessive etc….en contre partie j’hérite de tout alors que je nai rien demandé. Quelques fois jai envie vraiment de les envoyer promener et de dire quil existe des gens payés pour s’occuper de tout ça. Sachant pertinemment que même si je ferais tout ça ce ne serait jamais assez car cette tante est très maniaque. Je le mets des fois à leur place donc je comprends. Mais sils n’étaient pas intrusifs….si elle telephone et que je ne réponds pas pour x raison ce sera des remarques comme quoi il pourrait se passer quelque chose et je nai pas répondu. En fait je me sens prisonnière de cette situation. Je dois être joignable des quil faut. Si je ne téléphone pas tous les 2 jours je reçois des remarques comme quoi je men fous d’eux. Ca devient toxique. Limite on prend des nouvelles pour ne pas avoir des réflexions de m….
Bonjour Sophie,
Merci pour votre article qui m’a aidé à me sentir moins seule dans ma situation.
En effet, cela fait 2 mois environ à l’âge de 35 ans que j’ai enfin pris conscience que mon père est un manipulateur affectif et ma mère sur-protectrice.
J’ai toujours su que quelque chose n’était pas normal dans le fonctionnement de ma famille mais c’est grâce à mon conjoint que j’ai ouvert les yeux car il a également subi les préjudices du profil de mon père toxique pendant de nombreuses années.
Aujourd’hui, j’ai compris qu’il faut que je m’éloigne de ce cercle familial qui m’est devenu invivable.
Mon conjoint souhaite prendre de la distance pour y voir plus clair et se retrouver.
Je me rend compte que tout ce système a détruit ma vie depuis toujours et ça continue en mettant mon couple en danger.
Ce qui est le plus difficile pour moi en ce moment, c’est de préserver mon conjoint que j’aime éperdument pour qu’il puisse panser ses plaies au détriment du soutien que j’aurais besoin venant de lui et qu’il m’a toujours donné.
Mais, je ne veux plus qu’il souffre, il n’a rien demandé, il n’a pas à subir tout ça, ce n’est pas normal.
J’ai toujours tout fait en fonction de ce qu’on m’imposait depuis toute petite, en évitant toujours le conflit. Si je voulais imposer une idée, c’était un débat de plusieurs semaines pour parfois une broutille.
Je suis très seule, mon père m’a complètement isolé du monde extérieur et de mes ami(e)s.
Ma mère, ayant souffert de ça également toute sa vie, a mis tout son amour sur moi, mais de manière sur-protectrice, j’étouffe !
Je ne sais pas combien de temps cela va prendre pour guérir mais je garde espoir en vous lisant.
Merci beaucoup
Bonne journée
Amélie
Bonjour,
J’essaie de fuir l’influence de mes géniteurs (chez qui j’ai dû revenir contre mon gré), depuis que je suis revenue contre mon gré ils m’ont isolée de l’extérieur (ils se plaignent leur santé quand je suis présente pour eux mais enfermée/séquestrée dans ma chambre pendant qu’eux s’occupent de temps en temps des enfants de mon frère indpendant (il est plus jeune que moi pourtant ils passent des « vacances » avec lui adulte ou ma soeur aussi adulte (tout deux plus jeunesse que moi); il veulent savoir combien j’ai d’argent pour m’autoriser à quitter le domicile familial sauf que même si le télétravail à des avantages, j’en ai ras la casquette d’être enfermée dans ma chambre pendant que les autres vivent
Mes géniteurs m’ont isolée de leur famille respectives (grand-oncles, petits-cousins, cousines
J’ai fait quelques recherches généalogiques (mais c’est difficiles d’avoir des informations du passé de leur part, dès ma plus petite enfance j’ai toujours cette sensation qu’on me cache quelque chose (que tout le monde sait des choses sauf moi sous prétexte que je ne pourrai jamais rien comprendre).
D’un côté j’ai besoin de ces informations et d’avoir un autres discours que le récit de mes géniteurs parce que je ne peux plus mécontenter de miettes, de peu.
Parfois je suis fatiguée de me battre mais je dois continuez vers MES Rêves (et non plus ceux de mes géniteurs, je dois vivre loin d’eux (où ils ne pourront pas me trouver).
Je n’ai pas envie de croupir chez mes géniteur pour leur plaisir sadique de me voir dans cet état, à moi de me débrouiller et d’effacer mes traces (je refuse qu’ils me suivent à la trace comme un chien).
Je dois m’éloigner du cercle familial (ne plus donner accès à mes infos personnels et mettre une barrière entre moi et la famille, y compris via les réseaux.